Concert de Seun Kuti avec Ester Rada en première partie
Pour changer, voici un compte-rendu : concert de Seun Kuti avec Ester Rada en première partie (festival Banlieues Bleues)
Samedi 15 mars 2013. Une centaine de personnes pénètre dans l’Embarcadère, salle de spectacle albertivillarienne dont les façades, entièrement vitrées, laissent éclater une vive lueur qui tranche avec les mornes bâtiments environnant. Ester Rada et ses musiciens entrent sur scène.
Tout au long de ses 30 minutes de performance, la gracile Israélienne d’origine éthiopienne interprète des morceaux de son répertoire qui mélange nu-soul, rnb et pop, sur fond d’éthio-jazz .
Ce fut une réussite tant musicale que scénique. Réussite musicale car, malgré ses approximations vocales, Ester Rada a su interprété ses morceaux avec l’énergie de la pop, la douceur de la nu-soul et la vigueur du rnb. Réussite scénique grâce, d’une part, aux danses entrainantes d’Ester Rada qui ont rythmé le concert et, d’autre part, grâce à sa complicité avec les musiciens.
Il est cependant regrettable que la chanteuse ait semblé favoriser une approche musicale pop et enflammée (première partie oblige ?) aux dépens des rythmes (éthio-) jazz de sa musique. Son interprétation moderniste de Feeling Good en fut un exemple éloquent.
Après un court entracte, Seun Kuti, et le fameux groupe Egypt 80 font leur apparition. Fidèle à lui-même, le fils de Fela Kuti enflamme l’Embarcadère au rythme de ses frénétiques mouvements de danse, au rythme des accords de son saxophone ténor, et au rythme de ses diatribes contre le capitalisme qui ravage l’Afrique.
Grâce à des cuivres puissants, à des danseuses africaines voluptueuses, à un chékéré aux percussions diffuses, à un xylophone omniprésent et à un Seun Kuti militant, cette soirée nous rappela avec brio ce qu’est l’afro-beat : une riche synthèse entre le jazz et les musiques traditionnelles yoruba, qui trouve son unité, avant tout, dans son message. Seun Kuti a offert un concert ardent qui réveilla consciences et tympans.
L’Embarcadère ferme ses portes. Le festival Banlieues Bleues signe cette soirée d’une réussite, propice augure pour ses programmations futures.
BALENGOU Justin.
Souvenir balengou
Souvenir balengou
Je me souviens de ta brume matinale,
Reflet de ta légèreté, de ton humeur.
Je me souviens du flanc sinusoïdal
Des monts portant la chefferie supérieure.
En ton odeur point de fadeur et aucun ambre,
Mais le secret subtil d'un lied ores oublié
Dont l'écho, l'ordre profond, dorment dans tes membres.
Ainsi de tes exhalaisons que j'ai touchées.
"Te rappelles-tu mon sommeil fuligineux ?
La trouble fumée brune autour des calebasses ?
L'astre d'albâtre, les températures basses ?
Te rappelles-tu, fils, cet air uligineux ?
Rappelle-toi ces cases aux murs rouge brique et
Les noms des défunts gravés dans le monument ;
Tchila, en montrant que mon histoire est mon sang,
Rend grâce à notre beau pays Bamiléké."
Balengou : Village de l'ouest du Cameroun (région montagneuse). L'adjectif correspondant est balengou.
Lied: Chant, poème germanique chanté.
Exhalaison : Gaz ou odeur qui s' exhale d'un corps.
Fuligineux: De couleur noire, qui a les apparences de la suie.
Albâtre : Roche similaire au marbre souvent caractérisée par sa blancheur et la sensation de froid au toucher.
Uligineux : Très humide, qui croît; qui vit en milieux humide.
Monument : Au centre de Tchila se trouve un monument dans lequel est gravé le nom de tous les chefs balengous depuis la fondation du village.
Tchila : Quartier dans lequel se trouve la chefferie supérieure balengou.
Pays Bamiléké : Région ethnique dans laquelle se trouve Balengou.
Sauf les fleurs, Nicolas Clément (2013)
Je vous propose, en commentaire, mon avis sur ce petit livre de la rentrée littéraire 2013.
Des souris et des hommes, John Steinbeck (1937)
Je m'intéresserai au livre Des souris et des hommes, de John Steinbeck.
N.B: Mes impressions en commentaire.
Résignation, Paul Verlaine
Le poème « résignation » de Paul Verlaine est extrait des Poèmes saturniens (1866). C’est le 1er poème de la section Melancholia du recueil.
Afin de vous en faciliter la lecture, vous trouverez, en fin d‘article, la définition ds mots en italique.
Résignation
Tout enfant, j'allais rêvant Ko-Hinnor,
Somptuosité persane et papale
Héliogabale et Sardanapale !
Mon désir créait sous des toits en or,
Parmi les parfums, au son des musiques,
Des harems sans fin, paradis physiques !
Aujourd'hui, plus calme et non moins ardent,
Mais sachant la vie et qu'il faut qu'on plie,
J'ai dû refréner ma belle folie,
Sans me résigner par trop cependant.
Soit ! le grandiose échappe à ma dent,
Mais, fi de l'aimable et fi de la lie !
Et je hais toujours la femme jolie,
La rime assonante et l'ami prudent.
Ko-Hinnor : "la montagne de lumière", diamant de 800 carats offert à la reine Victoria en 1859.
Papale : qui appartient au Pape
Héliogabale : empereur romain assassiné à l'âge de dix-huit ans en 222, symbole de la folie des grandeurs et du luxe oriental.
Sardanapale: souverain assyrien mythique qui se serait donné la mort en entraînant avec lui ses femmes dans l'incendie de Ninive, sa capitale.
Harems: lieux réservés, interdits aux hommes, où habitent les femmes et les concubines.
Faire fi de: mépriser
La lie: le résidu qui se dépose au fond des récipients contenant du liquide fermenté, comme le vin. Par extension, rebut, fraction la plus basse d'une société.
N.B: Mes impressions en commentaire.